Intervention de Géraldine Bannier

Séance en hémicycle du mercredi 28 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Sachant que le programme 143 « Enseignement technique agricole » de la mission « Enseignement scolaire » comporte un plafond d'emplois de 15 266 ETPT – équivalent temps plein travaillé – , je souhaite vous transmettre quelques interrogations des personnels de l'enseignement agricole.

Très touchés, comme l'ensemble de leurs collègues de l'éducation nationale, par la mort brutale et si injuste de Samuel Paty, ils ont souhaité me faire part de leur profonde émotion. Ils rapportent aussi, à cette occasion, une curieuse anomalie dans l'enseignement agricole : de fait, les élèves préparant les baccalauréats professionnels agricoles n'ont aucun cours d'éducation morale et civique, contrairement à ceux préparant les baccalauréats professionnels de l'éducation nationale, la matière n'ayant simplement jamais été intégrée aux maquettes du cursus.

Pour mémoire, les bacs pro éducation nationale bénéficient d'une moyenne de 90 heures annuelles en français, histoire et éducation morale et civique. Il serait bon, puisque cette matière est l'affaire de tous, que la filière agricole puisse aussi bénéficier de ces cours.

Un autre sujet de préoccupation concerne l'augmentation des seuils de dédoublement de 16 à 19 élèves. Ils nous disent, avec, semble-t-il, beaucoup de sincérité, qu'il n'est pas sain de faire acquérir dans ces conditions des gestes professionnels qui nécessitent des manipulations, notamment en bac pro « conduite et gestion de l'entreprise agricole ». L'apprentissage peut vite sembler une voie plus appréciable pour les futurs chefs d'exploitation.

Enfin, je profite du projet de loi de finances pour rappeler que les professionnels de l'enseignement agricole ont besoin d'être associés le plus possible aux travaux en cours, comme le Grenelle de l'éducation, auquel ils participent déjà, mais aussi comme les états généraux du numérique. Il est vrai que la crise sanitaire actuelle ne facilite pas les choses, mais cela doit être possible.

Monsieur le ministre, bien que l'enseignement agricole relève de la tutelle du ministère de l'agriculture, je ne doute pas que vous pourrez aujourd'hui apporter une réponse interministérielle à ces interrogations. J'ai cru comprendre qu'un amendement en faveur de l'enseignement agricole serait examiné : c'est une très bonne chose que notre majorité puisse le défendre parce que l'enseignement agricole est vraiment une voie de réussite. Ses acteurs ont besoin de cette reconnaissance.

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