Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 4 juin 2020 à 9h00
Plafonnement des frais bancaires — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Je défends l'article 1er, qui est évidemment important puisqu'il tend à limiter à 2 euros les frais pour un incident bancaire – avec un plafond mensuel de 20 euros et un plafond annuel de 200 euros – et à obliger les banquer à fournir certaines informations. Cela nous éviterait de nous appuyer, comme nous avons dû le faire, sur des chiffres d'il y a quelques années.

Je profite de mon intervention pour répondre à Bruno Le Maire. Il propose de rédiger un décret pour inciter les banques à prendre des engagements plus importants en la matière, sûr que l'effort pédagogique et la menace d'être publiquement dénoncées par le « name and shame » suffiront à leur faire jouer le jeu. C'est cohérent avec le reste de son propos, dans lequel il a d'ailleurs remercié les banques, comme si, d'une certaine manière, elles faisaient acte de philanthropie lorsqu'elles acceptent de prêter 10 milliards d'euros aux entreprises, alors même que ces prêts sont garantis par l'État et que, de ce fait, elles ne risquent rien.

Je n'ai pas la même définition. Alors que M. Le Maire pense que les banques assurent, en quelque sorte, un service public et qu'il fait le pari de leur coopération, je considère, pour ma part, qu'elles exercent une prédation financière très importante sur tous ceux qui produisent des richesses, y compris sur les entreprises – c'est ce qu'on appelle le capitalisme financiarisé.

Chacun a donc sa définition, mais nous pourrions au moins convenir d'une chose : les banques n'ont manifestement pas joué le jeu. Pourquoi voudriez-vous donc qu'elles jouent davantage le jeu aujourd'hui ? Il y a déjà eu un avertissement, il faut donc maintenant passer par la loi.

Je suis persuadé qu'une majorité d'entre vous êtes d'accord avec ce que nous disons. Cela ne ferait pas de mal de voter une proposition de loi du groupe La France insoumise – cela pourrait même faire beaucoup de bien commun ! Je vous invite donc à suivre votre inclination sur ce sujet. Beaucoup d'entre vous avez certainement constaté l'explosion absolument anormale des frais bancaires, qui nous place dans une situation difficile et aberrante : alors que nous mettons de l'argent dans une banque, celle-ci le place, en retire des bénéfices mais se permet de nous facturer des frais dès qu'il y a un problème !

J'ai été chef d'entreprise, et je peux vous assurer que quand une entreprise a des difficultés, il faut vraiment aller chercher la banque pour qu'elle vous sorte d'affaire et parie sur votre activité, car il n'y a plus personne au rendez-vous ? Je regrette que Bruno Le Maire ne soit plus là pour m'entendre ;

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