Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Madame la ministre, le 10 septembre 2019, vous avez déclaré que vous proposiez une solution de fond au problème des urgences. Le 26 novembre, vous avez affirmé que la réforme présentée l'année dernière, « ma santé 2022 », allait dans le bon sens. Les citations de ce genre sont nombreuses, car vous avez beaucoup déclaré. Pourtant, dix mois après les premières grèves dans les services d'urgence, plus de 1 100 chefs de service hospitaliers vous remettent leur démission de leurs fonctions administratives, malgré la présentation de votre plan d'urgence,

Madame la ministre, vos contradictions vont ont menée dans une impasse. Si vous avez beaucoup déclaré, en effet, vous avez oublié d'écouter.

Vous n'écoutez pas ce directeur du SAMU de Seine-Saint-Denis vous dire que l'hôpital public est en train de s'écrouler, qu'après trente ans de métier, il ne reconnaît plus l'hôpital public. Vous n'écoutez pas ce médecin au CHU de Rennes qui vous dit qu'il quitte avec plaisir ce poste de responsabilité pour ne plus être responsable d'un système qui ne fonctionne pas. Vous n'écoutez pas ces infirmières de l'hôpital pédiatrique Robert Debré vous dire qu'elles ne tiendront pas longtemps en travaillant treize heures par jour, sans pause.

J'ai honte de constater qu'au sein de la cinquième puissance mondiale, les infirmières de Robert Debré sont parfois contraintes de déplacer des tout-petits à Reims ou à Rouen, faute de places à Paris. Ce sont ces infirmières qui reçoivent en pleine figure la colère et la tristesse légitimes des familles éloignées de leurs bébés.

L'hôpital public est à genoux. Il ne demande pas des petites avancées, mais à se relever. Il ne demande pas des concessions mais une révolution, celle qui consiste à renverser complètement les dix dernières années de destruction budgétaire. Ce que vous ne faites pas.

Les personnels mobilisés ne demandent pas l'aumône. Comment peut-on justifier que leurs salaires soient en dessous de la moyenne de l'OCDE ?

Vous êtes la ministre de la santé mais aussi celle des solidarités. Cette solidarité s'est manifestée dimanche dernier lorsque, devant l'hôpital Robert Debré, une grande chaîne humaine, à laquelle je participais, a uni tous les manifestants autour d'un projet commun : la défense d'un service public où l'on prend soin des Français. Montrez-vous à la hauteur de cette solidarité, madame ! Quand prendrez-vous un vrai plan d'urgence pour l'hôpital public ?

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