Intervention de Thomas Latrasse

Réunion du jeudi 20 juin 2019 à 16h15
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Thomas Latrasse :

S'agissant de la période d'évaluation, nous sommes actuellement à cinq jours, ce qui peut être prolongé d'un ou deux jours. Dans la période d'évaluation, nous comptons l'attente de l'ordonnance de placement provisoire si le jeune est reconnu mineur. Dans l'attente, le jeune reste accueilli dans notre service. L'obtention d'ordonnances de placement provisoire peut intervenir sous quinzaine, un mois, deux mois, voire trois mois ou plus.

Je n'ai pas été formé à l'évaluation. En tant qu'éducateur, j'accompagne ces jeunes dans leurs besoins d'accès aux soins et dans les rendez-vous d'évaluation. Au sein du service, deux éducateurs ont fonction d'évaluateurs.

L'évaluation prend en compte la globalité du jeune et de son parcours, son identité et celle de sa famille, le motif de l'exil, le parcours migratoire complet et détaillé, les conditions d'arrivée en France et les relations qu'il a pu avoir en France. Une partie nous différencie des autres Départements sur les observations faites au quotidien, ce qui nous permet d'être plus objectifs dans notre décision. Au cours de cette période de cinq jours, le jeune est accompagné par l'éducateur référent au cours de plusieurs rendez-vous, dans des activités, des sorties, des ateliers et des entretiens, ce qui nous permet d'apporter une aide à l'évaluateur quant à la prise de décision.

Je n'ai reçu aucune formation relative à la MNA. J'ai commencé avec ce public lorsque j'étais à Angers en 2017 suite au démantèlement de la jungle de Calais. J'ai été éducateur dans une structure réquisitionnée pour accueillir ces jeunes en attendant un départ pour l'Angleterre, un placement à la protection de l'enfance ou un placement dans un centre de demandeurs d'asile. J'ai ensuite été embauché à La Sauvegarde de l'Enfance. Mon expérience m'a permis de me former à ce public, d'en connaître les difficultés et les problématiques, à me positionner face à eux et à savoir comment les accompagner. Ayant accompagné quelques stagiaires, j'ai entendu dire que le public du MNA ressort un peu dans les formations. Les cours se limitent à un ou deux sur une année de formation, mais la situation tend à s'améliorer. Chaque année, dans le Var, l'Institut de la Croix-Rouge où j'ai fait ma formation sollicite notre association pour intervenir auprès des éducateurs spécialisés et des assistants du service social afin de sensibiliser à cette problématique et à l'évaluation de la minorité et de l'isolement.

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