Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 22 juin 2021 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la programmation militaire suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Depuis près d'un an et demi, la crise du covid-19 frappe la France et bouleverse profondément le quotidien et les habitudes de nos compatriotes. Au plus fort de la pandémie, alors que notre pays avait la tête sous l'eau, je veux souligner que nous avons pu compter sur la mobilisation et le savoir-faire de nos armées. Notre nation n'était certes pas en guerre comme on l'a dit, pas attaquée par un ennemi physique, mais la furie avec laquelle s'abattait le virus commandait à nos forces armées d'intervenir et de contribuer à l'effort national. Et comme toujours, elles furent au rendez-vous, qu'il s'agisse de l'hôpital de campagne érigé sur le parking de l'hôpital de Mulhouse, de la prise en charge de patients atteints du covid-19 au sein des hôpitaux d'instruction des armées, de l'évacuation des malades vers des services de réanimation moins engorgés ou encore de l'acheminement du fret médicale et alimentaire.

Si nos armées ont donc joué un rôle important durant cette crise, il convient de ne pas oublier qu'elles étaient, il y a encore quelques années, au bord du gouffre et à deux doigts de l'effondrement, et ce en raison de coupes budgétaires à répétition et d'une déflation continue de leurs effectifs. Face à cela, nous n'avions pas d'autre choix, si nous souhaitions que notre pays reste libre et maître de son destin, que de stopper cette hémorragie et de redonner à nos armées les moyens d'agir et leur capacité d'autonomie.

Or, nous le disons clairement, la loi de programmation militaire 2019-2025 constitue, après ces années noires, une bonne nouvelle, permettant de commencer à réparer les erreurs du passé tout en essayant de préparer l'avenir. Si le groupe UDI et indépendants avait à l'époque alerté le Gouvernement sur le fait que les efforts financiers étaient trop inégalement répartis sur la période, l'essentiel étant prévu pour le prochain quinquennat, nous avions voté une loi qui allait dans le bon sens. De plus, alors que depuis 1985 aucune loi de programmation militaire n'avait été respectée en matière d'exécution, cette LPM est respectée quasi à la lettre et elle a constitué un signal fort envoyé à nos armées, à nos militaires, mais aussi à nos concitoyens, à nos alliés ainsi qu'à nos ennemis potentiels.

Notre groupe salue donc le travail accompli, notamment pour améliorer la disponibilité des matériels et, surtout, les conditions de vie et de travail des militaires et de leurs familles. Nous saluons également les efforts entrepris pour renouveler nos capacités opérationnelles, garantir notre autonomie stratégique et répondre aux défis de demain.

Nous regrettons toutefois que la question de l'exclusion des militaires du Pacifique du bénéfice de l'indemnité d'installation des militaires ultramarins (INSMET) ne soit toujours pas réglée. Depuis le début de la législature, les députés Nicole Sanquer, Philippe Dunoyer et Philippe Gomès n'ont eu de cesse de vous alerter sur cette discrimination contraire aux principes républicains, qui dure depuis de trop nombreuses années. Je rappelle que si les militaires ultramarins bénéficient à juste titre d'une prime d'installation lorsqu'ils viennent en métropole, ce n'est toujours pas le cas de ceux issus du Pacifique et de Mayotte. Il reste scandaleux que les soldats originaires de ces territoires se trouvent dans l'incapacité financière de faire venir leur famille lorsqu'ils s'installent en métropole.

Deux soldats français sont tombés sur le pont de Vrbanja en 1995, dont le marsouin Marcel Amaru, héros polynésien. Ces soldats auraient donc le droit de mourir pour la France, mais ils ne bénéficieraient pas des mêmes droits que les autres Français ? Mais où sont les idéaux de notre pays à l'égard de ceux qui acceptent de servir la France et parfois de mourir pour elle ?

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