Intervention de Amélie de Montchalin

Séance en hémicycle du mardi 18 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Stratégie de souveraineté du cloud

Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques :

Vous l'avez dit, cette crise sanitaire a rappelé avec beaucoup d'acuité la nécessité pour notre pays d'investir dans sa transformation numérique, d'abord parce que le numérique a permis de poursuivre nos vies professionnelles, de maintenir le lien social et d'assurer la continuité du service public malgré les restrictions, mais aussi – vous l'avez également rappelé – parce que la question renvoie à des enjeux de souveraineté. La stratégie pour le cloud étant de plus en plus développée, nous devons veiller à protéger les données des Français, des administrations et des entreprises.

Aujourd'hui, ces données sont exposées de manière grandissante à des risques de transfert vers des pays hors Union européenne, ainsi qu'à des risques d'ingérence et d'influence étrangères. Le ministère de la transformation et de la fonction publiques, chargé de mener la transformation numérique de l'État, ne peut pas tolérer que ces données publiques sortent du territoire européen. Nous avons décidé d'accompagner la transformation numérique, mais aussi de protéger à tout prix notre souveraineté pour que les données stratégiques et sensibles des Français restent sur le sol européen.

La stratégie que nous avons présentée hier avec Bruno Le Maire et Cédric O comprend trois piliers qui clarifient les choses. D'abord, les offres de cloud devront respecter nos exigences de sécurité et de protection contre l'extraterritorialité, et bénéficieront le cas échéant d'un label octroyé par l'État, SecNumCloud. Ensuite, il s'agira d'accélérer la transformation numérique de l'État grâce au cloud. Enfin, nous entendons développer une politique industrielle autour de nos fleurons, ces entreprises françaises prometteuses, grâce à des investissements, notamment dans le cadre du plan de relance.

L'investissement se fera également à l'échelle européenne : onze pays de l'Union sont aujourd'hui partenaires au sein de ce projet important d'intérêt européen commun (PIIEC). Nous sommes pleinement engagés, avec nos partenaires allemands, dans le projet GAIA-X.

Ainsi, nous investissons pour protéger les données et moderniser notre service public et notre action économique, tout en restant vigilants sur la question de la souveraineté et en développant une vraie filière industrielle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.