Intervention de David Radji

Réunion du mercredi 13 octobre 2021 à 15h30
Commission des affaires européennes

David Radji :

Sur les enjeux climatiques, l'Europe avance, mais de manière insuffisante. Nous savons d'ores et déjà que nous ne respecterons pas les objectifs de l'Accord de Paris, à savoir l'ambition climat à 1.5° au travers des actes européens et notamment l'objectif 2030 voté dans le cadre de la loi climat.

Il était difficile pour nous d'arriver aujourd'hui avec une seule proposition parce que les questions climatiques recouvrent de nombreuses thématiques et de nombreux secteurs. Avant d'en arriver aux propositions, je vais vous présenter Climate.

Climate est une association créée il y a dix ans. Au-delà de son travail de plaidoyer et du fait de participer régulièrement aux différentes COPs, Climate a décidé de s'engager au sein de la fédération européenne des associations climatiques, Generation Climate Europe. Nous traitons des affaires publiques européennes en collaboration avec des députés européens issus du groupe des Verts et des Sociaux-démocrates. Globalement, l'association promeut l'idée de « sobriété climatique ». Cela signifie d'admettre que nos modes de vie et nos rythmes de consommation ne sont pas durables. Cette idée a été intégrée dans une des propositions du paquet « Fit for 55 » (qui contient au total 13 textes) dans le cadre du projet de révision des directives relatives à la rénovation des bâtiments. Sur ce thème, la Commission a affiché comme objectif de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre liés au chauffage et à la consommation d'électricité dans les bâtiments. Pour ce faire, nous avons besoin en France de 20 à 30 milliards d'euros par an. En l'occurrence, le gouvernement n'investira que vingt milliards d'euros sur sept ans.

Si les solutions de l'Europe ne sont pas assez ambitieuses, comment les améliorer ? Le sujet est délicat puisqu'il est question d'investissements. M. Pascal Canfin s'est beaucoup entretenu dernièrement avec Bruno Le Maire afin de discuter des règles budgétaires européennes et intégrer le risque climatique dans le calcul de la dette, ou encore de nouvelles ressources propres promues par Mme Valérie Hayer, comme le mécanisme d'ajustement carbone.

Lorsque l'on évoque les questions de sobriété climatiques et énergétiques, il faut garder à l'esprit que l'enjeu est un changement radical des mentalités. Les questions liées à l'environnement doivent être davantage promues dans l'éducation. Il faut parler directement aux jeunes de ces problèmes, mettre en place davantage de classes vertes et faire évoluer le système dans sa globalité. Il est commun de faire porter la responsabilité aux grandes entreprises. Mais il y a une force d'action qui est globale.

Il faut continuer à pousser, notamment au travers d'actes législatifs au niveau français et européen, l'idée que l'éducation des jeunes dans les questions liées à l'environnement est indispensable. Ils doivent être éduqués le plus tôt possible aux thématiques de l'environnement, savoir définir les notions d'écosystème et autres.

Je n'ai pas évoqué la sobriété numérique mais elle est également à prendre en compte : Youtube, par exemple, représente 1 % des émissions de gaz carbonique au niveau mondial à l'année. À présent, il faut aller au-delà des discours et agir.

Sur les ressources de la Commission, nous savons déjà que nous ne réunirons pas les fonds suffisants pour atteindre les objectifs qui ont été fixés. Le projet français Megawatt est par exemple très précis sur ce sujet. Nous n'investissons pas assez pour atteindre nos objectifs climatiques. C'est pourquoi, nous pensons que l'Europe a des idées mais pas l'ambition pour les mettre en œuvre.

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