Intervention de Hadrien Hainaut

Réunion du jeudi 9 mai 2019 à 9h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Hadrien Hainaut, chef de projet à l'Institute for Climate Economics (I4CE) :

L'article 2 de l'Accord de Paris pose comme objectif d'aligner les flux financiers avec les efforts de réduction des émissions et les efforts d'adaptation. Aligner ces flux financiers, c'est s'assurer de leur contribution aux investissements bas carbone, mais c'est aussi, et peut-être avant tout, réduire leur verrouillage – ce qu'on appelle le lock-in – dans les projets fossiles.

I4CE examine depuis plusieurs années les investissements réalisés en France, car nous pensons que ces investissements sont un bon marqueur du futur. Cette analyse des investissements permet d'établir un diagnostic en trois phases. Premier constat : il y a déjà des efforts importants engagés pour réduire nos émissions, efforts que nous évaluons à 41 milliards d'euros pour 2017, soit un peu plus de 10 % des capitaux investis et des projets engagés au cours de l'année. Près de la moitié de ces investissements sont conduits par les pouvoirs publics, l'autre moitié l'étant par les agents privés, ménages, entreprises, banques et marchés.

Deuxième constat : il subsiste d'importants écarts par rapport à la trajectoire qui découle de la loi sur la transition énergétique de 2015. Il manque ainsi entre 10 et 30 milliards d'euros d'investissement chaque année, dont une moitié pour la seule rénovation des bâtiments – c'est une fourchette qu'il faut considérer comme un minimum, tant on ignore en réalité le montant des investissements qu'il faudrait engager dans des secteurs comme l'agriculture, l'industrie, la recherche et développement et l'adaptation.

Troisième constat : il y a une persistance des investissements fossiles, à hauteur d'environ 73 milliards d'euros en 2017 et qui augmentent en France depuis 2015. Certains de ces investissements pourraient, moyennant de meilleurs signaux, être réorientés vers des solutions alternatives, notamment dans le domaine des transports.

Lors de vos précédentes auditions, les intervenants ont pu mettre en évidence de très nombreux freins, dont beaucoup sont spécifiques à certains secteurs et ne sont pas des freins financiers, même si ceux-ci existent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.