Intervention de Marlène Schiappa

Réunion du mercredi 20 janvier 2021 à 21h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Marlène Schiappa, ministre :

Je suis vigoureusement défavorable à l'amendement CS669 et considère que l'amendement CS273 est satisfait.

L'égalité entre les femmes et les hommes, la mixité et la parité sont des notions proches, mais pas similaires. L'égalité entre les femmes et les hommes n'exige pas de compter partout 50 % de femmes et 50 % d'hommes. La mixité consiste à faire en sorte que femmes et hommes partagent un même espace de loisirs ou de travail. Elle ne se confond pas avec la parité, et n'implique pas l'égalité entre les femmes et les hommes, ce dont le monde politique fait la démonstration chaque jour. Il va de soi qu'il n'est pas question, pour nous, de cesser de subventionner, par exemple, une association de femmes enceintes ou une association sportive, telle qu'un club de football, exclusivement masculine ou féminine, ce qui ne nous empêche pas de nous battre pour la promotion du sport féminin. Qu'une association interdise la mixité ne contrevient pas au principe d'égalité entre les femmes et les hommes. Au demeurant, de plus en plus d'organisations dites féministes organisent des événements en non-mixité. Il s'agit d'un débat distinct. Ainsi, les mots « notamment entre les femmes et les hommes » n'interdisent pas le financement d'associations non mixtes.

Je suis vigoureusement opposée à leur suppression. Les idéologies séparatistes, partout dans le monde, visent en premier lieu les femmes. Au demeurant, le texte comporte des dispositions « relatives à la dignité humaine », que plusieurs d'entre vous ont proposé de renommer « dispositions relatives à l'égalité entre les femmes et les hommes ». Les pratiques telles que l'excision, les mutilations génitales en général, le mariage forcé et l'exclusion des filles d'un héritage visent en premier lieu les femmes. C'est aux femmes que l'on interdit certaines activités ; ce sont les femmes que l'on place sous la coupe d'un mari ou d'un père. Il suffit d'écouter les femmes yézidies, qui ont été réduites à l'esclavage sexuel par Daech et accueillies en France par le Président de la République, pour comprendre à quel point les islamistes radicaux, et les séparatistes en général, visent les femmes en premier lieu. Il s'agit d'un enjeu véritablement fondamental : la liberté des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes. On ne peut pas prétendre lutter contre le séparatisme sans rappeler vigoureusement que celle-ci fait partie des principes républicains indiscutables et non négociables.

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