Intervention de Renaud Muselier

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 16h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Renaud Muselier, président de Régions de France :

En ce qui nous concerne, nous n'avons rien pu anticiper, puisque nous n'appartenons à aucune structure. Je citerai néanmoins l'exemple d'une action concrète de la région PACA. S'agissant des hôpitaux, Marseille dispose essentiellement de trois grands sites : l'hôpital Nord, l'hôpital de la Timone et celui de la Conception, deux d'entre eux abritant des immeubles de grande hauteur, aussi vulnérables que l'immeuble de la « Tour infernale » – aucune sécurité pour les ascenseurs, ni en cas d'incendie... Depuis près de dix ans, nous travaillions avec les collectivités et l'État sur le projet du Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitalier (COPERMO). Il y a deux ans et demi – au terme de ce délai de dix ans –, nous avons signé, dans le bureau de Mme Buzyn, avec M. le maire de Marseille et Mme Vassal, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, un accord à hauteur de 300 millions d'euros – soit à un niveau bien inférieur à ce qu'il fallait mais c'était mieux que rien. Sur cette somme, 150 millions ont été apportés par les collectivités territoriales – alors que cela n'a rien à voir avec nos compétences. Cet accord a été validé par ma majorité, bien que d'autres hôpitaux, tels ceux de Nice ou de Briançon, aient leurs propres problèmes. Or, l'application de l'accord n'a toujours pas commencé. Nous avons décaissé l'argent, nous avons voté les budgets, et rien n'a été engagé par l'État. Je rappelle que Marseille est le deuxième CHU de France.

Au vu de la situation, j'ai fait en sorte que la région investisse 6 millions d'euros en faveur du service d'aide médicale urgente (Samu) et créé, avec les collectivités, soixante-cinq maisons de santé, pour lutter contre les déserts médicaux. Nous avons passé, avec le vice-président de la région, qui est le doyen de la faculté de médecine de Marseille, des accords avec les facultés, afin que les hôpitaux périphériques disposent d'internes. Outre le plan de formation des personnels – dont bénéficieront 100 infirmières supplémentaires et 600 aides-soignantes et puéricultrices – nous avons lancé, parce que j'y suis très attaché, un plan cancer à hauteur de 10 millions d'euros, sur toute la région, pour procéder notamment aux dépistages.

L'État est défaillant dans le domaine de la santé. La logique suivie est assez simple : les ARS sont le fruit du regroupement des directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS) et des directions régionales des affaires sanitaires et sociales (DRASS), ce qui a permis de recentrer les moyens. La région PACA a malgré tout gardé des correspondants locaux dans les anciennes directions départementales et régionales, ce qui n'a pas été le cas dans d'autres grandes régions. Les ARS se sont donc retrouvées diminuées dans leurs propres départements. Elles éprouvent à présent des difficultés vis-à-vis des décisions prises et font face à de fortes carences.

S'agissant des masques, je suis désolé, mon cher confrère, que vous ayez été mal fourni dans votre région.

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