Intervention de Edouard Philippe

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 14h15
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Edouard Philippe, ancien Premier ministre :

Je suis heureux de répondre à votre convocation, que j'interprète comme une invitation, et ce pour deux raisons essentielles.

La première, c'est le respect dû au Parlement. Cette crise a très profondément déstabilisé notre pays, et le déstabilise encore. Elle a donc aussi déstabilisé, d'une certaine façon, le fonctionnement de nos institutions et de la démocratie. Le Gouvernement et moi-même avons souhaité, sous l'autorité du Président de la République, faire en sorte pendant cette période que le fonctionnement des institutions ainsi que la vie démocratique se poursuivent dans les meilleures conditions, si particulières soient-elles. C'est pourquoi nous avons tenu, en plein accord avec les présidents et les bureaux des deux Chambres, à maintenir les séances de questions au Gouvernement. C'est pourquoi j'ai rencontré, aussi souvent que cela me semblait nécessaire, les présidents des groupes politiques de l'Assemblée nationale et du Sénat, et dialogué avec eux par visioconférence. C'est pourquoi j'ai échangé par visioconférence avec les présidents des formations politiques car cela me semblait important pour la qualité de la vie démocratique. C'est au nom de cet impératif que j'ai présenté devant l'Assemblée nationale, puis devant le Sénat, le plan de déconfinement, après qu'il a été pensé et élaboré, afin de le soumettre à un débat et à un vote. À lui seul, le respect de l'Assemblée nationale et du Sénat commande d'être présent devant vous et de répondre à vos questions.

Une deuxième raison, au moins aussi importante que la première, le justifie. Cette crise sanitaire profonde, durable et angoissante a frappé tout le pays. Certains y ont répondu avec un courage et une abnégation admirables, d'autres en faisant du mieux qu'ils pouvaient. Le pays n'en est pas moins traversé par quelque chose de puissant et de déstabilisant. Il est donc essentiel, sans attendre l'après – la crise sanitaire demeure, le virus circule toujours et personne, certainement pas moi en tout cas, ne sait comment se dérouleront les jours, les semaines et les mois à venir –, que l'Assemblée nationale réfléchisse posément à la façon dont notre dispositif est organisé, en essayant de déceler les mécanismes ayant bien fonctionné – ils sont nombreux –, ceux qui méritent d'être améliorés ou approfondis et ceux, le cas échéant, qui doivent être repensés. L'exercice est redoutablement difficile. S'il se résume à relever les seuls dysfonctionnements, sans prendre en considération les causes profondes pour lesquelles certaines décisions sont difficiles, ou parfois lentes, à prendre, alors nous passerions à côté de l'exigence de réflexion, d'analyse et de proposition qui doit animer votre assemblée. Ce travail à chaud – car nous sommes encore dans la crise – me semble très difficile, mais particulièrement nécessaire. Si je peux contribuer à cette réflexion, j'en serai heureux.

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