Intervention de Stéphane Cassagne

Réunion du mercredi 30 septembre 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Stéphane Cassagne, directeur général du métier Distribution & Express de la société Geodis :

. Pour répondre à votre première question sur le contenu du contrat avec la DAE, il s'agit d'un marché public auquel nous avons soumissionné voilà quelques années et retenus par l'État. Ce marché porte sur l'acheminement de colis, de zéro à trente kilogrammes, en messagerie. Tel est l'objet du marché initial, qui est en vigueur jusqu'en juillet 2021.

Au titre de ce marché, nous réalisons le transport de copies d'examen pour l'éducation nationale ou de munitions pour le ministère de l'intérieur. Tous types de produits sont transportés de façon régulière. Lorsqu'il s'est agi de greffer sur ce marché des prestations de transport aérien, qui n'étaient bien évidemment pas prévues initialement, nous avons, une fois notre proposition de service acceptée, sollicité la DAE pour signer un avenant. Cela a été fait très rapidement : notre proposition est partie le 21 mars et l'avenant signé le 23 mars. Un nouvel avenant a été signé par la suite pour le transport maritime, qui n'était pas non plus prévu dans le cadre de ce marché.

Pour répondre à votre question, le marché que nous avions avec la DAE n'allait pas au-delà d'une prestation de messagerie, pour des colis.

Sur le second point, je voudrais repréciser un certain nombre de points concernant l'opération à destination des pharmacies, au sujet de laquelle nous avons lu et entendu nombre de critiques.

Cette opération est née le 16 mars, à la suite d'une demande de la cellule de crise, pour le compte de SPF. Il s'agissait d'exécuter 29 000 ordres de transport vers 21 000 pharmacies, en trois vagues. Une opération de cette taille fait partie de ce que Geodis est capable de réaliser, mais nous avons été confrontés à un préavis très court. Néanmoins, nous avons répondu favorablement.

Les lots de masques ont été chargés sur le site de SPF à Marolles, puis acheminés vers trois plateformes d'éclatement au sein de notre réseau, à savoir Bonneuil-en-France, Châlons-en-Champagne et Gennevilliers. La difficulté que nous avons rencontrée tient essentiellement au conditionnement : nous avions 21 000 pharmacies à livrer, mais pas 21 000 colis. Il nous a fallu dégrouper des lots et les reconditionner pour allotir par pharmacie. Je ne vous cache pas que ce travail n'avait pas été anticipé lors de la commande initiale. Nous l'avons effectué, et ce dans un laps de temps extrêmement court. Nous avons choisi d'allotir par ville puis, dans chacune de nos agences de destination, nous avons reconditionné des lots par pharmacie.

Tout cela, je le répète, s'est effectué dans un laps de temps extrêmement court, puisque l'opération s'est déroulée du 17 au 20 mars. Certaines pharmacies ont vu arriver des cartons qui n'étaient pas pleins ou simplement des sacs hermétiques. Elles n'ont donc pas reçu une commande pharmaceutique traditionnelle, c'est‑à‑dire un colis bien emballé. Mais comment faire autrement dans la mesure où nous étions confrontés à un exercice de dégroupage, de reconditionnement et d'allotissement par pharmacie à réaliser dans un laps de temps extrêmement réduit ? De plus, il a fallu réétiqueter tous les colis par pharmacie. Dans une opération de messagerie traditionnelle, le client étiquette en apposant un code-barres, sorte de carte d'identité du colis. Là, il n'y en avait pas ; il a fallu créer ces étiquettes et les coller de façon à assurer la traçabilité complète du flux.

C'est dans ce contexte que nous avons réalisé cette opération. Des pharmaciens ont effectivement été surpris et se sont exprimés sur les réseaux sociaux. Nous avons pris soin de rappeler chacun d'entre eux et d'expliquer la situation. Le monde de la pharmacie a, je crois, compris. Certains pharmaciens nous ont même adressé des félicitations. J'ai personnellement appelé le président de l'ordre pour expliquer ce que je viens de vous exposer ; cela a été compris.

Des critiques existent, mais nous pensons réellement, compte tenu du volume et de l'impréparation de l'opération par le donneur d'ordre, avoir réussi l'opération de livraison des 21 000 pharmacies dans le laps de temps dont nous avons disposé.

Les grossistes-répartiteurs, qui sont normalement ceux qui livrent les pharmacies, ont pu être surpris de ne pas avoir été interrogés par la cellule de crise ou par SPF pour réaliser cette prestation et ils l'ont probablement mal pris. Auraient-ils fait mieux ou moins bien, dans le même délai ? Je n'en sais rien.

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