Intervention de Stéphane Peu

Réunion du lundi 30 novembre 2020 à 18h15
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Vous avez commencé votre intervention, monsieur le ministre, en énumérant ce que vous avez appelé les péchés capitaux. J'ai envie de vous remercier car il y a là, même si on pourrait ajouter quelques points, les principaux sujets qui posent problème depuis de très longues années et qui appellent, de mon point de vue, une véritable réflexion et une loi d'orientation sur la police. Il y a eu régulièrement dans notre pays de grandes lois d'orientation et de grands moments de débat national sur les missions de la police républicaine – je pense notamment au « rapport Bonnemaison » et aux assises de Villepinte sur la sécurité, en 1997. Mais il n'y a pas eu depuis vingt ans des moments de ce type, où la société peut débattre de sa police et de ses missions. Nous avons besoin d'un débat susceptible de déboucher sur une loi d'orientation afin de réengager tout le monde dans le même mouvement, autour d'une même adhésion à des principes républicains.

Depuis le début de son mandat, le Président de la République a demandé trois fois à son ministre de l'Intérieur – à vos prédécesseurs puis à vous-même – des notes, des comptes, des propositions sur la manière dont fonctionne la police, sur sa déontologie et sur ses missions. Je ne sais pas ce que vos prédécesseurs ont dit au Président de la République, mais on aimerait savoir ce que vous allez répondre à sa demande et si vous allez suivre la proposition que je viens de faire, comme Boris Vallaud.

Il y aurait beaucoup à dire, mais je pense qu'il faut des actes de désescalade dans la période actuelle. Je vous en propose un qui est un peu lié à ma circonscription et à mon vécu : je crois qu'il y a un grand problème avec le préfet Lallement, dont vous connaissez les références historiques. Quand on se situe dans les pas de celui qui a été le massacreur de la Commune, quand on dit aux malades du covid que s'ils sont sur un lit de réanimation c'est parce qu'ils ont été irresponsables, qu'ils n'ont pas respecté les règles, quand on fait preuve d'un mépris total pour les malades et pour le peuple, quand on dit à des « gilets jaunes » pacifistes qu'on ne fait pas partie du même camp, on n'est plus un préfet de la République, on est hors de son champ. Vous devez en tirer les conséquences. Ce serait un signe bienvenu de désescalade.

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