Intervention de Stéphane Mazars

Réunion du mercredi 18 novembre 2020 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Mazars :

Il suffit que je prononce quelques mots pour que vous compreniez que ce sujet m'interpelle ! (Sourires.) Je remercie notre collègue Christophe Euzet de son initiative et le félicite pour la présentation de sa proposition de loi dans laquelle il a mis beaucoup d'allant. Sa faconde permet de mettre en évidence le décalage entre cet accent qui peut faire sourire et la profondeur du propos. Comme disait Jean-Jacques Rousseau : « L'accent est l'âme du discours, il lui donne le sentiment et la vérité ».

Sa proposition de loi a une vertu, celle de nous faire toucher du doigt la discrimination en raison de l'accent, cette réalité vécue par certains de nos concitoyens et décrite par plusieurs orateurs. Ce n'est pas intuitif chez moi. J'ai beaucoup plaidé en effet au nord de la Loire et chaque fois que j'arrivais dans un prétoire, avec mon accent, je ressentais plutôt un accueil favorable de la part des magistrats – cela ne veut pas dire que le dossier était gagné ! – mais je bénéficiais d'une attention toute particulière et j'avais l'impression de les sortir de leur morosité habituelle et d'y prendre un avantage ! J'ai pu avoir le sentiment d'être moqué, d'amuser, mais jamais d'avoir été discriminé.

S'agissant de l'interpellation d'Arnaud Viala, – avec qui je partage cet accent aveyronnais, méridional du Nord –, il y a en effet un décalage entre l'état de notre société et le sujet qui nous préoccupe aujourd'hui. Sa remarque permet de rappeler à ceux qui s'intéressent à nos travaux ce qu'est une niche parlementaire et l'occasion qui est ainsi donnée au groupe Agir ensemble de soumettre une proposition de loi. Ce décalage correspond à la réalité de nos institutions et prouve, d'ailleurs, qu'elles continuent de fonctionner et de s'intéresser à tous les sujets.

Face à cette défiance envers la parole publique, il serait bon que nos concitoyens suivent un peu plus les travaux de l'Assemblée nationale : ils s'apercevraient que différents accents s'y côtoient et que chaque député apporte ce qui fait l'authenticité de ses origines.

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