Intervention de Laurence Trastour-Isnart

Réunion du mercredi 16 février 2022 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart, rapporteure :

La troisième proposition porte sur le renforcement des capacités militaires françaises dans la région. Malgré l'éloignement géographique, la France dispose dans la région indopacifique de moyens miliaires stratégiques. De plus, elle projette à l'occasion d'exercices nationaux ou plurilatéraux, ses forces aériennes et maritimes, en prenant appui sur ses territoires ultramarins. Cette présence militaire régulière illustre et défend la souveraineté française, tout en assurant le respect de principes tels que la liberté de circulation maritime ou la protection de l'environnement.

Il n'en reste pas moins que ces moyens militaires, cohérents avec la situation géopolitique des années 2000, ont vieilli et apparaissent désormais sous-dimensionnés compte tenu du durcissement de l'environnement sécuritaire dans la région.

Certes, la modernisation de nos moyens militaires a déjà été engagée, notamment à la suite de la dernière LPM. Ainsi, en 2025, les Falcon 200 stationnés à la Réunion et dédiés à la surveillance maritime vont tous être remplacés par des Falcon 2000 beaucoup plus performants. Les patrouilleurs d'outre-mer (POM) devraient quant à eux être déployés à partir de 2023.

Mais il faut faire plus. Parmi les pistes évoquées lors des auditions, ont retenu notre attention :

– l'augmentation du nombre de patrouilleurs présents en Nouvelle Calédonie et en Polynésie ;

– l'acquisition de moyens amphibie prépositionnés, capacité perdue avec le retrait du service des BATRAL, mais pourtant très utiles pour disposer sur zone d'une capacité minimale de projection de force de maintien de l'ordre, voire même de démonstration de puissance face à un risque d'occupation illégale d'un îlot isolé ;

– le renforcement de nos bases navales du Pacifique dans le domaine du MCO naval, de la préparation opérationnelle des équipages et de l'entretien des équipements et matériels.

S'agissant de l'océan Indien, notre pays qui, avec les États-Unis, est la seule nation occidentale présente, fait face à des enjeux importants : trafic de drogue, terrorisme venu du Mozambique, pillage des ressources halieutiques. Les missions incombant aux FAZSOI sont multiples et exigent des moyens importants. Notre déplacement à la Réunion nous a révélé que les moyens étaient bien trop limités compte tenu de l'immensité de la zone à couvrir et de l'éloignement de la métropole. Cet éloignement rallonge considérablement le délai d'arrivée des renforts en cas d'opérations de grande ampleur, telle une évacuation de nos ressortissants ou en cas de réponse à une attaque terroriste. Il faut donc se féliciter de l'acquisition des Falcon 2000 mais un effort supplémentaire devra être fait, notamment en termes de moyens de surveillance et d'intervention. La coopération avec les autres pays de la région, bien que déjà substantielle, doit quant à elle être amplifiée.

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