Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mardi 6 octobre 2020 à 18h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Je vous remercie, Madame la ministre, d'ouvrir notre cycle budgétaire. Cette audition est publique : il importe que nos concitoyens soient informés directement des enjeux de notre défense et des arbitrages financiers qui permettent à nos armées d'assurer efficacement leur mission, « préparer et assurer par la force des armes la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la Nation ».

Mes premiers mots sont de félicitations, car l'engagement est tenu. L'élément principal du projet de loi de finances 2021 pour les crédits de la mission « défense » est le respect de la trajectoire de la loi de programmation militaire (LPM), ce qui consolide la remontée en puissance de nos armées. Pour la troisième année consécutive, le budget de la défense est en hausse. Il s'établit à 39,2 milliards d'euros, en augmentation de 1,7 milliard par rapport au PLF 2020. La comparaison entre la loi de finances initiale de 2017 et ce projet de loi de finances (PLF) montre une hausse globale des crédits de 6,8 milliards, soit 21 % – ce n'est pas rien !

Nous nous en réjouissons d'autant plus que les armées ont été fortement mobilisées dans la lutte contre l'épidémie du covid-19, avec l'opération Résilience. Elles le sont également lorsque des catastrophes se produisent. Ce fut le cas il y a quinze jours dans le Gard, et ce week-end encore dans l'arrière-pays niçois où elles ont ravitaillé des villages isolés après de dramatiques intempéries et évacué les personnes en péril. Nous les en remercions, et nous sommes aux côtés des populations touchées et de nos collègues élues des Alpes-Maritimes, Mmes Trastour-Isnart et Valetta-Ardisson.

Cette conjonction de facteurs a mis en lumière l'impérieuse nécessité de poursuivre la remontée en puissance d'un modèle national d'armée cohérent, complet et équilibré, et souligné la légitimité de l'amélioration de la vie de nos soldats, l'une de vos priorités. C'est chose faite aujourd'hui ; je note en particulier l'effort consenti en faveur du service de santé des armées (SSA), en première ligne des mois durant, et dont les crédits augmenteront de 27 %.

Vous aurez l'occasion de préciser, Madame la ministre, les commandes et les livraisons d'équipements prévues en 2021, mais deux éléments doivent être soulignés. D'abord, la double crise, de l'offre et de la demande, que traverse notre base industrielle et technologique de défense (BITD), la première induite par le ralentissement de la production en raison du confinement, la seconde par la contraction de la demande sur les marchés civils des entreprises duales, en particulier dans le secteur aéronautique frappé par la réduction de la demande extérieure. Ensuite, le rôle fondamental de l'État dans le développement et la pérennisation de la BITD, dont la viabilité à moyen et long terme dépend de l'investissement programmé dans la modernisation de l'armement. Cet investissement est un canal de relance économique plus efficace et plus rapide que d'autres parce que la BITD stimule l'innovation technologique qui irrigue le reste de l'économie et parce que son effet multiplicateur budgétaire est particulièrement élevé. L'industrie de défense, industrie souveraine, développe le tissu industriel de tous nos territoires ; je me réjouis en conséquence que 22 des 39,7 milliards prévus soient consacrés à la modernisation des infrastructures et des équipements.

Ce budget a aussi pour priorité résolue d'être « à hauteur d'homme », comme le demande la LPM et comme vous le vouliez à titre personnel. En 2021, l'armée sera le premier recruteur de France, avec 27 000 embauches prévues et 300 créations de postes dans les domaines prioritaires du renseignement, de la cyberdéfense et du soutien aux exportations. De plus, 237 millions seront consacrés à l'amélioration des conditions d'hébergement des militaires, domaine sur lequel notre commission a appelé plusieurs fois votre attention, et un dispositif renforcé d'indemnisation de la mobilité géographique est prévu.

Enfin, au moment de la création de l'armée de l'air et de l'espace, je me réjouis de l'attention portée à l'espace, dont la maîtrise constitue un élément décisif pour toute action militaire, avec un budget attendu de 624 millions, dont une centaine pour les lanceurs.

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